Villa E, pauvreté savante, luxe tamisé vallée de l’Ourika

Architecture du Maroc

Architecture du Maroc présente pour la seconde fois un projet de Karl Fournier et Olivier Marty (Studio KO) : que ce soit dans celui du musée Saint-Laurent (AM n° 71) que celui de cette maison, une démarche architecturale personnelle et cohérente s’impose avec une force singulière. Sa grammaire essentielle est l’espace, la lumière, définition même de l’architecture, mais aussi sans doute au cœur de l’identité de chaque projet, les matières…

« Chaque projet est prétexte à jouer, à révéler » confirment les architectes. Sur chaque site, c’est un « fil qu’il faut remonter » pour mieux souligner un contexte qui est la matrice.

La réflexion porte alors sur un environnement, une topographie particulière, un passé dans une sorte de processus archéologique qui précède l’acte architectural proprement dit. Une créativité qui s’appuie ainsi sur l’esprit des lieux, la trame narrative d’une histoire à créer, parfois une rencontre et un partage avec un client visionnaire.

« Studio KO joue avec la matière comme on joue avec les mots, réinventant les sens qu’elle éveille et la manière dont elle est perçue » disent encore les architectes, un peu à la manière dont fonctionnent anagrammes, rimes ou rébus dans le langage. L’ensemble de leurs projets illustre ainsi cette quête d’effets qui créent la surprise, ce qui pourrait à la longue devenir un procédé répétitif, si la maîtrise des savoir-faire traditionnels ne mettait en exergue leur authenticité et si la réflexion créative n’était pas toujours en alerte.